Venir questionner le corps dans une perspective politique amène à s’interroger sur la façon dont nos corps sont construits socialement et culturellement et sont donc emprunts de l’idéologie dominante. Nos corps étant vecteurs des rapports sociaux, ils peuvent être autant des lieux d’oppressions que des lieux de créations et d’émancipation. Mettre en jeux nos corps dans une perspective artistique peut permettre d’accéder à une autre forme de symbolisation et de représentation ; une invitation à sentir de l’intérieur comment nos corps sont porteurs de l’histoire individuelle et collective, passée et à venir.
Cet atelier-formation sera l’endroit où venir croiser ces différentes perspectives, faire se rencontrer la multiplicité de nos regards pour complexifier la question du corps et en redéfinir les contours. S’exercer à sortir de la binarité corps/esprit ; pensée/action ; engagement militant/sphère intime…Comment toutes ces dimensions peuvent elles co-exister et/ou sont elles irréductibles ? Comment déconstruire, nous ré-approprier, ré-inventer de nouvelles formes de «corporéités » plus conscientes et libérées ?
Nous envisagerons cet atelier-formation comme un laboratoire de recherche collective où mettre en mouvement nos corps et en analyser les enjeux. Nous expérimenterons d’abord la situation de Danse Singulière, où mettre en jeux la poétique de nos corps et tisser nos histoires individuelles dans une mise en danse collective. Puis nous ferons un détour par le théâtre de l’opprimé pour venir questionner notre « place dans le monde ». Tout au long de la semaine, nous nous emparerons de différents outils issus de l’éducation populaire politique pour sentir le continuum qui lie nos vécus intimes au politique et créer des ponts entre savoirs chauds (l’expérience) et savoirs froids (théoriques).
…du corps poétique au corps politique…